Libertinage et BDSM

>> 16 février 2016

Un an bientôt depuis le dernier billet. Cinq ans bientôt que ce blog tourne au ralentit.

J'aimerais vous conter mes aventures libertines avant la rupture, rien que pour m'en souvenir moi même, car avec le temps, les souvenirs se voilent doucement. 

J'aimerais reprendre le temps de poser mes reflexions sur les thèmes érotiques qui m'interessent, mais je remarque que depuis que j'ai perdu mon domaine en .com et que le nombre de visite a drastiquement chuté, je suis assez peu motivée, finalement. Malgré tout, je vais réessayer, et continue avec ce nouvel article préparé il y a presque un an...

Ce blog prend un nouveau tournant. Je raconterais ici encore des récits érotiques de soirées ou moments qui ont été marquants par leur intensité ou originalité. Je raconterais sûrement encore des ébats passionnés mais aussi de plus en plus extrêmes, enfin, pour mes lecteurs purement libertins. Je me suis déjà essayé ici au récit d'une scène BDSM, et cela continuera, mêlé à des soirées pluralité et des gang bangs je pense, puisque cela est désormais ce qui m'occupe.

Je sais que ce sont des sujets délicats, car un libertin n'est pas forcément un pratiquant du BDSM ni vice et versa. Pourtant, pour moi ce sont deux mondes qui se confondent et ne doivent pas forcément s'exclure. Fort heureusement je connais assez de gens pensant comme cela, mais je comprendrais que certains de mes articles peuvent être perturbants pour certains, mais sûrement que beaucoup n'auront aucun problème avec ces textes. Je serais d'ailleurs très curieuse de connaître vos avis à ce sujet.

A l'heure du (triste) succès d'un livre et d'un film basé sur une fan-fiction de Twillight où les protagonistes utilisent certains codes du BDSM et où l'auteur use et abuse surtout de clichés, j'ai envie de parler un peu de ce monde qui apparemment intrigue et inquiète, à ma manière.

Dans ce billet j'aimerais donc juste revenir sur quelques définitions.



Qu'est ce que le libertinage ? Le libertinage est difficile à définir précisément, surtout en français où l'on a des libertins et des échangistes. Personnellement, je vois le libertin moderne comme quelqu'un ayant une sexualité sans beaucoup de tabou, voyant le sexe comme un plaisir et une distraction, quelque chose qui n'est pas forcément exclusive au couple. Chacun sa façon de pratiquer, mais généralement ce sont des parties de jambes en l'air classiques, avec parfois quelques accessoires, et surtout plusieurs partenaires (parfois simultanés).

Ce type de sexualité "classique" est aussi appelée "Vanille" dans le monde du BDSM, car c'est le parfum de glace le plus courant. Une sexualité vanille peut tout autant être libertine que dans un couple exclusif voir même dans sa masturbation. On dit parfois aux gens qui s'essayent au BDSM avec quelques accessoires de base de sexe-shop qu'ils ont du sexe "straciatella", c'est à dire avec un peu de chocolat dedans (comprendre un peu de BDSM), histoire de pimenter un peu le sexe.

Et on peut très bien aimer la glace à la vanille, la glace au chocolat, à la fraise et la straciatella. Mais certains ont une préférence bien marqué, et d'autres ne supporte pas un autre goût.

Personnellement, j'adore la glace au chocolat, et je mange volontiers de la straciatella, mais franchement la glace vanille ne m'intéresse pas trop. Un bon sorbet aux fruits de temps en temps par contre, je ne dis pas non. Il en est de même pour ma sexualité. Actuellement je peux dire que la sexualité purement vanille est sympa mais si possible j'aime un autre parfum. En soirée libertine, il un peu de domination est volontiers bienvenue. Cependant ce que je préfère désormais c'est bien des soirées BDSM avec du sexe dedans. Effectivement; le BDSM en soit n'est pas forcément synonyme de pénétration ni orgasme.

Ce qui me mène à la deuxième définition, celle du BDSM. Et c'est là que ça se complique, car c'est un monde avec ses propres codes et définition. C'est le monde "Kinky" fait de "Kinksters" (pratiquants du BDSM). "Kink"  est un mot en anglais signifiant quelque chose d'un peu tordu, embrouillé, un problème, une anomalie, une excentricité.

BDSM est l'acronyme des mots Bondage, Domination Soumission/Sadisme et Masochisme. On peut faire du BDSM sans pour autant pratiquer tout cela. D/s signifie Dominant(e)/soumis(e), et S/M Sadiste/Masochiste. L'on peut être seulement dominant, sans pour autant être sadiste ou seulement masochiste, sans pour autant soumis et inversement. L'ont peut aussi être un switch (dominant un jour, soumis le lendemain) et être sadiste ET masochiste.

Dans les kinksters il y a aussi des fétichistes du cuir, latex, pieds pour les plus courants, mais aussi de toute sorte de choses diverses et variées (par ex fétish des ballons de baudruche ou de l'l'écrasement d'insecte avec des talons). Être fétichiste signifie ressentir une excitation sexuelle pour une pratique, un vêtement, une matière, une partie du corps...


Mais est-ce bien sain tout ça me direz-vous en lisant tout ces termes ? Pour vous répondre, j'aimerais pointer deux arguments.

1-Le premier est la façon dont les kinksters pratiques. Nous avons la règle de base pour toute pratique BDSM qui se respecte, la règle SSC : Sane, Safe and Consensual. C'est à dire que la pratique doit être faite de manière consensuelle (chacun est d'accord, l'accord ayant été donné AVANT la pratique, de préférence on utilise aussi un mot pour pouvoir à tout moment retirer son consentement si cela ne se passe pas comme on veut), de manière sans danger ou tout au moins prudente et au pire en connaissance des risques (certaines pratiques sont risquées), et l'on fait ça toujours de manière saine et censée, par exemple sans utiliser de la drogue en même temps ou en prenant des risques incensés (accrocher une corde autour du cou sans surveillance).

2-Le deuxième argument est une recherche très sérieuse (http://www.livescience.com/34832-bdsm-healthy-psychology.html) faite sur les différences entre les kinksters et les gens à la sexualité vanille, pour voir s'il y a une différence de santé mentale et la satisfaction générale et sexuelle. Il en sort que il n'y a pas de différence statistiques vraiment importante, et si il y en a, elle est en faveur des kinksters. Un premier pas, l'on espère, vers la modification du DSM (la bible des psychologues) classifiant les pratiques BDSM comme une perversion, et condamnant la personne comme malade mental (tout comme l'était l'homosexualité il y a encore peu mais aussi comme l'est la pédophilie).

Aussi, une scène BDSM n'est pas comme je vous le disais forcément quelque chose où il se passe beaucoup de sexe en terme "vanille". Il n'y pas forcément de pénétration ni d'orgasme. C'est souvent juste un moment intense en sensation et émotions entre deux personnes (parfois plus mais le kinkster n'est absolument pas forcément libertin!). Le plaisir se situe souvent dans la douleur (recevoir ou donner) et le rapport de force (par ex. humilier vs humiliation), couplé à un fétichisme pour certaines pratique faisant ressentir une excitation souvent intense.


Personnellement, j'aime beaucoup ces scènes BDSM mais il est pour moi important d'y incorporer du sexe, si ce n'est à la fin, un orgasme et si possible une pénétration d'une manière ou d'une autre (une fellation ou juste un sexe toy), mais beaucoup de kinksters n'en ont pas forcément besoin.

Enfin, un libertin ne pratique pas forcément une sexualité BDSM et un kinkster n'est pas forcément libertin. Même si ces mondes sont plutôt séparés, je pense qu'ils se rapprochent par une vision d'une sexualité différente, ouverte, et par le fait que les pratiquants osent des choses peu ou pas acceptées par la société. Il y a des libertins kinksters, et des kinsters libertins, et certains qui ne peuvent envisager l'un ou l'autre, et ce n'est pas grave, tant que chacun se respecte en tant que personne ayant ses propres préférences :-).



C'est assez de définitions je pense pour cette fois, mais j'espère avoir pu vous donner un aperçu de la complexité et diversité de cette sexualité, qui, je dois le dire, me passionne grandement ;-).

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Je suis féministe.

>> 09 mars 2015

En ce lendemain du jour à l'honneur des droits de la femme, pas de récit mais une petite vidéo, très, très juste.  Histoire d'enfoncer le clou.



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Rupture

>> 18 février 2015

Quatre ans

Soyons sérieux un instant. En 4 ans j'ai écris 10 billets. Cela fait 4  ans déjà que j'ai perdu le temps mais surtout la motivation d'écrire.

Cela fait aussi maintenant deux ans et demi que Kees et moi nous sommes séparés.

Vous l'aviez vu venir, non ?



Pendant notre dernière année ensemble, notre relation n'était plus au beau fixe. Rien d'étonnant donc que cette motivation ne soit plus au rendez-vous.

Vous vous en doutiez sûrement en lisant les derniers articles déjà annonceurs de moments mouvementés. C'est difficile de raconter ça sans un certains recul d'abord. Et pourtant, on en a fait des choses au niveau sexualité pendant notre dernière année...

Dernière année de Kees & Melody

Par exemple, nous sommes allé aux Chochottes, un club de strip-tease très sympathique sur Paris où nous avons passé un excellent moment. Je me souviens encore alors penser en sortant "Rah ... Qu'est ce que j'aimerais aussi y amener X".

Nous sommes aussi allé au Moon City et à l'Overside sur Paris, de super moments :-).

En Thaïlande nous avons même essayé un de ces shows sexy dans un quartier connu pour ça à Bangkok (une véritable arnaque qui aurait pu devenir dangereuse!). Nous avons rencontré aussi lors d'une soirée dans un bar un couple qui souhaitait s'essayer à l'échangisme avec qui nous sommes rentrés à l'hôtel. Ça serait drôle de raconter dans quelles conditions cette rencontre s'est faite.

Aussi je pourrais vous parler d'un gang-bang "surprise" organisé pour mes 25ans par Kees et X dont je garde d'excellent souvenirs. Je voudrais aussi vous conter ces aventures dans le monde du BDSM avec X et les épreuves très "hot" qu'il m'a fait passé et mon addiction à cette adrénaline que procure cette pratique.

Oh et pourquoi pas non plus parler de notre visite "test" du club "Dolce Vita" (sympathique sans plus), ou encore de notre virée à Barcelone où via un site de rencontre, nous avions prévu une soirée coquine avec un couple.


Je me souviendrais aussi toujours de cette soirée avec un couple d'amis libertins qu'on voyait pour la troisième fois, et avec qui j'avais un super clic avec la femme. Nous avons passé une soirée en club "normal" en ville à flirter entre nous, s'embrasser entre filles, et taquiner les hommes autour de nous. C'était jouissif, surtout "protégées" par nos hommes respectifs des jeunes gens parfois moins compréhensifs de notre attitude joueuse.

J'oubliais presque aussi cette soirée privée dans un Spa privatisé organisée par "Juliette", où j'ai pu voir que l'on était désormais des libertins très habitués : on a fait "peur" à un couple de débutant en commençant les jeux 15mn à peine après le début de la soirée.

Et puis encore tous ces moments de plus en plus intimes et hots avec X, que Kees à mon plus grand désarroi essayait d'ignorer. J'avais le droit de le faire mais il voulait de moins en moins en entendre parler.

Je pourrais vous parler de mon impuissance face à ce sentiment de ne pas avoir assez de temps pour mes deux hommes, de ne pouvoir faire plaisir à l'un sans blesser l'autre. De perdre ma libido pour le sexe avec Kees qui me semblait devenir si banal. De mon intérêt toujours plus grandissant dans le monde du BDSM, souhaitant repousser mes limites toujours plus loin, tout en devant me contraindre aux règles que Kees avait décidé, censées protéger notre couple.

Distance

Mais il y avait aussi cette gène, de découvrir cette distance grandissante entre moi et ma belle famille et les amis de Kees. Dans l'impossibilité de pouvoir expliquer correctement à quoi j'occupais tant ces soirées où je m'absentais, Kees ne m'aidait pas; disant avoir "honte" de cette situation. Si on commençait à parler de en temps de notre libertinage avec ses amis, il était hors de question de parler de notre situation poly et du BDSM. Et cela me faisait beaucoup de peine.

Plus le temps passait plus une chose semblait être sure: il allait falloir faire un choix. Serais-je heureuse avec Kees, sans X, dans une maison magnifique, avec tous les deux une bonne situation, mais un entourage qui n'accepte pas mon "moi" profond? Avec un Kees que je devais sans cesse tirer et convaincre vers de nouvelles aventures, que ce fut voyages ou expérience sexuelles. Ou serais-je heureuse seule? Quelqu'un d'autre? Ou avec X? Un partenaire avec qui j'avais une très grande tension sexuelle, mais très loin d'être le gendre idéal. Et comment présenter ça à ma famille, mes amis ?


D'ailleurs avais-je bien encore mes amis ? Ceux de Kees étaient devenus si distants, je partageais si peu avec eux, je ne pouvais pas me confier. De part ma distance géographique avec mes amis d'unif je me sentais souvent seule. Heureusement j'avais aussi lié des liens avec la communauté libertine via ce blog et la communauté BDSM dans laquelle je baignais de plus en plus. Certains via le web ou via de vrais rencontres, sont devenus de vrais amis que je fréquente encore régulièrement.

Enfin nous avions de plus en plus de sujets de discorde. Que ce soit mes horaires de vie, nos choix de sports (je m'étais mise à la pole dance, et il avait du mal à l'assumer), ou même nos goûts gastronomiques. Ça et ma critique de plus en plus vive de notre choix de vie, dans une superbe maison certes, mais dans un village (que Kees appelait ville), trop proche de la belle famille (qui avait du mal avec le fait que je n'aimais pas qu'on s'invite chez moi sans prévenir),

Bref cette dernière année ensemble est allé crescendo vers ce moment terrible de notre séparation début aout 2012. La semaine précédente j'avais encore pleuré chez des amis, dont l'homme était psychologue, en leur expliquant mon dilemme. Je ne voulais blesser aucun de mes partenaires, mais finalement on se faisait tous du mal dans cette histoire. Ils m'ont dit que la base était le respect de l'autre, et quelque soit mon choix il fallait que je respecte mes partenaires. Mais il fallait que je sache ce que je voulais vraiment, et que je fasse ce choix sans regrets. Cet ami me proposa alors d'imaginer me faire renverser par un camion, et avant de mourir je devais décider quel serait mon choix, mon dernier souhait, car c'était une excellente façon de s'affranchir des avis extérieurs lors de ma décision.

Reconstruction

Le plus dur fut d'accepter qu'elle a été ma pensée lors de cet exercice. Pour moi Kees était l'homme parfait, l'homme de ma vie, et si ça ne pouvait pas marcher avec lui, alors ça ne marcherait avec personne. Enfin c'est ce que je m'étais dis quand on a emménagé ensemble et que notre relation fusionnelle nous convenait. Mais voilà, après 7 ans ensemble, clairement, je ne me voyais plus continuer ma vie avec lui. Nous n'étions plus sur la même longueur d'onde, nous avions trop changés et avions des souhaits trop différents de vie. J'étouffais devant sa volonté de devoir être "normale". Non je n'étais pas "normale". Je suis une jeune femme indépendante, enthousiaste avec des goûts particuliers, et c'est ce qui me rends intéressante. Et si on ne m'acceptait pas comme ça et bien tant pis.

Je ne dirais pas que je n'ai pas douté. Longtemps je me suis demandé si j'avais pris la bonne décision. Longtemps je me suis demandé si je n'avais pas jeté à la poubelle un futur béni avec un homme "parfait". Parfois je ressens encore un peu de peine, de pitié, d'amour et de haine pour Kees. On se ne voit quasiment plus et malgré les promesses je ne fais plus parti de sa vie. C'est peut être mieux comme ça. D'ailleurs, finalement, je n'ai plus rien à lui dire.

We changed - New Age

Enfin ça c'est ce que j'ai réalisé bien longtemps après. J'ai eu besoin d'une longue pause seule. Sans X, sans Kees. Je suis partie en Norvège avec une copine. Histoire de prendre l'air, faire du camping ensemble, et surtout ne pas parler de mes relations, C'est dans ces moments là qu'on réalise qui compte dans sa vie, qui est là dans les moments difficiles. C'est là que j'ai réalisé qu'effectivement les amis de Kees étaient les siens, pas les miens, car je n'ai plus jamais eu de leurs nouvelles. C'est là que j'ai renoué avec ma petite soeur en lui confiant les détails de ma vie intime. C'est à ce moment là que je suis allé voir mes amies de l'université plus souvent, que j'ai pris des cafés en ville avec des copines que je n'avais autrement pas le temps de voir. Et puis grâce à mon nouveau sport, j'ai aussi rencontré une super communauté de sportives très ouvertes d'esprit qui collaient complétement avec ma manière d'être.

Certains disent qu'à ce moment là j'ai fais une dépression. Oui je pense que clairement ca n'a pas été les meilleurs mois de ma vie. Mais j'ai eu la chance d'être bien entourée et comprise, malgré ma détresse initiale de me retrouver "toute seule".


Je me suis retrouvée moi même. J'ai pris le temps d'essayer de me définir, mes défauts, mes qualités, ce que je voulais être et devenir, ce qui était important pour moi. Et pour la première fois j'ai réalisé que j'étais vraiment indépendante, aussi financièrement. C'est un sentiment que j'avais rarement ressenti et que je pense inconsciemment avais longtemps recherché. Ca y est, j'étais vraiment "in charge". A 26 ans. Il était temps.

C'est à ce moment là que j'ai décidé que malgré mes réticences, c'était bien une relation sérieuse avec X que je voulais, et fort heureusement c'était encore réciproque, en tout cas, pour essayer... !

Maintenant j'ai cette drôle d'impression d'avoir commencé une seconde vie, moins clichée, parfois plus tranquille qu'avant d'ailleurs, mais plus proche de mes convictions et où je peux vraiment m'épanouir. A défaut d'avoir une vie parfaite, je veux une vie intéressante :-).

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Sexe et sentiments

>> 11 juin 2014

Nous sommes libres. Libres de penser. Libres de renier les normes infondées de notre société. Nous ne retiendrons que le meilleur. Respect, confiance, amour, tolérance.
 

La mode hippy des années 70 est pourtant dépassée. On se bat toujours pour liberté de la femme, et si le porno n’est plus tabou, notre société pourtant ne devient pourtant que de plus en plus individualiste. Que reste-t-il de ces beaux principes qui avaient pourtant marqué le monde à leur époque ? Peace & love, liberté sexuelle et sentimentale, polyamour… Le mot est lâché…

Kees et moi réfléchissons de temps en temps à nos principes, nos valeurs, notre morale. Nous avons suivi la voie du libertinage de façon assez naturelle. L’on avait envie d’essayer, l’on ne voyait pas de problème à avoir plusieurs partenaires sexuels pourvu que l’on le fasse ensemble. Ensemble ? Pourquoi ensemble ?

Je répondais alors, car c’est une expérience que l’on partage à deux, car c’est ensemble que nous prenons du plaisir, car c’est quelque chose d’important que l’on doit vivre à deux. Kees me disait alors, que finalement ce n’était qu’une autre norme qu’on avait décidé de ne pas franchir, mais que rationnellement il ne voyait pas pourquoi.  Nous avons toujours eu comme principe de base pour notre couple de pouvoir tout nous dire et être honnête ensemble. Pas de petit secrets, qui deviennent trop souvent gros, tout simplement car cela nous semble la seule façon de garder notre couple stable. Nous nous connaissons sur le bout des doigts et nous évoluons ensemble, pour ne pas se perdre de vue. Sortir chacun séparément ne devrait pas être un problème pourvu que chacun soit au courant. Pourtant, nous n’avons jamais fais sauter cette limite, par peur entre autre que cela découle en relation amoureuse, ce qui se contrôle mal, et cela nous semblait dangereux.

Pourquoi ? Car notre conception actuelle de l’amour nous le voyons comme exclusif, peur que l’un chasserait l’autre... Nous partageons le sexe, comme un jeu, mais l’amour c’est entre nous. Mais n’avions-nous pas ici tout faux ?

Tout comme l’on peut avoir plusieurs amis, aimer ses enfants autant les uns que les autres, ses parents, ses frères et sœurs, aimer plusieurs musiques, plats, couleurs… Pourquoi ne pourrait-on avoir qu’un seul "lover" ?


On a lu plusieurs témoignages ici et là, impressionnés, déboussolés, nous avons conclus que le polyamour était bien beau mais trop compliqué à gérer. Si Kees disait pourquoi pas, je me butais à refuser de sauter ce pas, par peur d’y perdre notre couple.

Et puis ça m’est tombé dessus comme ça, sans prévenir. Il avait 15ans de plus que moi. Libertin, célibataire, et pas vraiment mon type et pourtant notre partenaire de notre premier trio masculin. Oui je parle bien de X.

Adorable, respectueux et aussi bavard que moi, nous nous découvrons de nombreuses passions communes comme la photographie et la nouvelle technologie mais bien sûr le BDSM. Par des concours de circonstances amusantes, il se trouve que je fréquente en vertical X et que l’on discute presque tous les soirs des heures durant. Tant et si bien qu’en peu de temps nous avons l'impression de nous connaitre sur le bout des doigts. Kees à qui je raconte tout me sent glisser. Ne serais-je pas amoureuse ?

S'en suit cette épisode: Tension et aveux - qui je le pensais avait mis un terme à ce béguin naissant et mis les choses au clair. Et pourtant, quelques mois plus tard...

***

Il est tard, j’ai un peu bu, car je n'ai pas à conduire. Je dors chez X après cette soirée verticale. Kees est d’accord « tant qu’on ne fait que dormir ».  Facile à dire sachant que nous sommes aussi partenaires BDSM. La limite est tellement fine. Je dis à X que je trouve cette situation extrêmement difficile et excitante. Il rit en me promettant de me rendre cette soirée encore plus compliquée.

[…]

 Je suis nue dans son lit. Mais il connait nos limites et je lui fais confiance. Je gesticule de désespoir, maudissant le fait que Kees ne puisse pas nous rejoindre ce soir et tentant de calmer la chaleur qui enflamme le bas de mon ventre. Je sens le sexe de X en érection qui me nargue contre mes fesses.
« Non, nous respectons Kees, on ne fera rien Mel ‘Ody ».

Oui, bien sûr, je ne veux rien faire, rien faire que je ne pourrais raconter sans avoir honte et trahir la confiance de Kees. Je me bats contre mes pulsions et X joue avec mes limites en me racontant des histoires on ne peut plus chaudes, me comptant ce qui m’attendra lors de notre prochain trio ou séance BDSM. Le supplice me semble durer toute la nuit, jusqu’au petit matin où je me réveille épuisée et tout aussi excitée, frustrée mais fière de ne pas avoir craquée. Après un petit déjeuner ensemble, des crêpes faites maison, je reprends ma voiture vers mon stage. Je suis déboussolée, toute retournée, fatiguée : quelle soirée....

Je devrais attendre le soir pour retrouver Kees à la maison et tout lui raconter. Il est très étonné, et heureux, d’apprendre que l’on n’ait pas craqué, alors que lui-même pensait que l’on aurait dérapé. Il s’amuse de mon récit, comprenant le supplice que j’ai du subir. Il comprend mes sentiments. Et cela me soulage alors; je me sens heureuse.



Nous nous le sommes dit, on s’aime. On s’aime en tant qu’ami, en tant qu’amant. J'aime Kees plus que tout, l'homme avec qui je veux finir la vie. C’est donc possible. J’ai du mal à y croire mais je suis pourtant face au fait. J’aime deux hommes. Différemment mais pourtant c’est bien de l’amour. Ils sont tous les deux heureux de ce fait et nos règles du jeu sont claires et respectées…

Libertinage et polyamour, une suite logique ? Partager sexe et tendresse, passions et fantasmes, à deux, à trois, à plus, l’amour inclusif, pourquoi pas ?

***

Nota bene, vu que cet article a été écrit il y a plus de deux ans et que les choses ont beaucoup évoluées. 

Pourquoi pas... Oui. Ca aurait pu marcher, vraiment, j'y crois encore. Mais c'est peut être oublier que le polyamour a aussi des inconvénients, que si l'amour n'est pas infini, le temps, lui, l'est. Ca et tant de choses que j'expliquerai dans un billet plus tard...

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