SFS - Une soirée d'un genre nouveau

>> 14 janvier 2014

Nous sommes rentrés du Cap en septembre, et depuis j'ai commencé mes sorties hebdomadaires chez Maître X. Après l'examen d'admission (voir "La Fessée"), ont suivi d'autres sessions que je vous compterai plus tard. 

Fin octobre 2010, revenant d'une soirée avec X, j'écris ce texte avec l'idée de le publier un jour ici. C'est enfin fait.


***

Alors que j'écris ce texte, je suis encore dans un rêve, Là haut sur mon petit nuage, j'ai du mal à redescendre dans la réalité. Ai-je bien envie d'y retourner d'ailleurs? Je suis si bien ici. Pourrais-je jamais me passer de ces excursions au paradis? J'ai trop peur qu'on m'en prive, peur de ne plus revenir.

J'ai croqué ce bonbon avec l'accord de Kees. Il me tentait depuis un moment, il le savait depuis le début. Il est différent de ceux que l'on prend habituellement. Il a un goût plus tenace. Il m'a fait le même effet que ces premières douceurs que l'on savoure régulièrement. Alors même que je pensais avoir tout gouté, je découvrais de nouvelles saveurs, de nouvelles gourmandises qui semblent toutes aussi délicieuses, toujours plus loin, au fond du pot à bonbon.



Je suis bien là haut, je suis accroc. Pourrais-je jamais arrêter?
Quand on a commencé, je pensais que l'on viderait rapidement cette boîte à malice, que rapidement ont aurait tout goûté. J'ai même cru qu'une douceur de temps en temps me suffirait. J'ai pensé que je pourrais m'en passer. Suis-je droguée ?

Une soirée d'un genre nouveau.

Mais je ne sais plus, je suis embarqué dans un tourbillon de sensations, dans un monde qui m'attire, qui me tire toujours plus loin. Il me fascine, je n'ai pas peur, j'ai confiance, je me cherche, mais que vais-je donc trouver?

J'ai croqué ce bonbon sans Kees, sa texture ne lui plait pas. Mais pourtant, j'aimerais tant le savourer à deux. Hélas, le goût pourrait bien être amer en le dégustant ensemble. C'est un met particulier, pour les initiés, au goût épicé. C'est X qui m'a accompagné.

J'ai peur de redescendre, le retour à la réalité va être douloureux. Déja, les bleus sur mes fesses me rappellent ce samedi. Ces images passent et repassent dans ma tête : ces visages, ces mots échangés, ces regards, ces jeux... je dois écrire, raconter, poser des mots sur cette soirée d'un genre nouveau... libération...

***

Déjà deux semaines que je trépigne. Je veux m'amuser, je veux faire la fête, je veux danser. A deux reprises cette semaine j'ai du refuser des soirées étudiantes. Il faut être raisonnable mais je suis frustrée. Ce weekend, hélas, aucune soirée dansante à l'horizon. Je boude, je veux m'amuser, cela me semble une éternité que je n'ai pas bougé au rythme de la musique, flirté avec des inconnus. Je veux fêter la nuit, je veux m'évader, rire, danser, coquiner. Mais vendredi Kees est fatigué, samedi, sa soirée est déjà occupée, dimanche il faut se reposer. Je râle.

Et puis il y a eu cet échange de SMS avec X alors que je cherchais une idée pour sortir. Boudoir Bizarre, samedi soir. Je suis la bienvenue. Mon sang ne fait qu'un tour. Samedi j'ai le choix entre m'ennuyer devant la TV ou découvrir un monde qui me tente depuis un moment, mais sans Kees. Une soirée fetish, une soirée soumise, une soirée tout simplement. Je veux danser. Kees hausse les épaules "Je ne peux pas t'enfermer à la maison, amuse toi bien". Mon homme est un amour. Juste une fois, juste pour essayer, juste pour voir, juste pour m'amuser, j'accepte d'accompagner X à cette soirée fetish.

Je me réveille donc samedi avec une énergie débordante. Je suis sur-excitée, heureuse, vivante. Je passe ma matinée dans un magasin fetish de ma ville à adapter mon corset (abimé donc que je ne peux pas porter à l'endroit) avec quelques accessoires (sans non plus devoir me ruiner) afin de pouvoir entrer à la soirée au dress code strict et particulier. Le commerçant me conseille avec passion, me flatte, me fait rire et m'informe sur le déroulement de ces soirées. Plus tard dans l'après midi, Kees me saute dessus en admirant ma tenue. Enfin je passe plus de deux heures à me préparer, me maquiller, me poser de faux ongles, m'habiller en ajustant chaque détail, et attendre impatiemment que mon Maître vienne me chercher.



Nous voilà donc en route pour une petite ville au nord d'Amsterdam. En voiture, la discussion bat son plein. L'on rappelle les limites, explicite ce qui est autorisé, énumère les possibles afin d'être sûrs de ne pas regretter des actes entrainés par l 'atmosphère. Sans Kees, nous souhaitons être prudents. Je n'aime pas cette sensation de devoir me brider, mais je sais que c'est essentiel si je ne veux pas briser notre couple, et j'accepte donc ces contraintes tout en prenant conscience de la liberté qu'il m'accorde. X veillera au grain et je lui fais pleinement confiance.

Garés sur le parking à 100m du lieu de la soirée, je sors en portant mon collier et mes bas résilles en talons de 11cm. Si mon manteau cache mes seins nu sseulement couverts de nippies, mon corset et ma courte jupe un oeil avertit peut deviner sans peine notre destination. La police surveille les environs et je tente de relever le col de ma veste pour camoufler mon cou. Mais à quoi bon? Nous sommes déjà arrivés, l'entrée est tellement discrète, ou je suis tellement dans mes pensées, que je me fais rappeler par X alors que je manque la porte.

Sur la liste des invités grâce à X, nous entrons sans problème une fois nos affaires laissées au vestiaire. J'observe la faune qui se change et se maquille à nos cotés. Le thème halloween de ce soir est plutôt bien respecté, et le dress-code fetish est de toute façon obligatoire. Je partais avec des préjugés sur ce style vestimentaire, le trouvant souvent vulgaire. Je dois dire que je suis agréablement surprise. Nous ne parlerons peut être pas d'élégance, mais certainement d'esthétisme. Les tenues sont recherchées, ajustées, colorées, accessoirisées et les moindres détails bien pensés. C'est un vrai plaisir d'observer les tenues des participants, et j'admire discrètement le maquillage terriblement réaliste de certains. Nous sommes loin du vulgaire et du type "bon marché" que j'imaginais.

Nous commençons la soirée par un tour du propriétaire. L'endroit est constitué de deux grandes pistes de danse avec deux thèmes sonores (house et danse). Chacune est munie d'un bar et d'un podium où les shows sont donnés. Dans la première salle, une zone lounge sous une tente permet de se reposer dans des canapés. Dans la deuxième, des escaliers mènent à la Darkroom, les "coins câlins" de la soirée. Plusieurs couloirs en mezzanine et une pièce en lumière rouge où trônent différents accessoires BDSM comme une croix de Saint André, un swing, deux piloris, un cheval d'arçon, et j'en passe. Je teste joyeusement le matériel en compagnie de mon Maître.

Enfin, nous découvrons les backstages où les artistes se préparent pour les shows à venir. Là, les maquillages sont très impressionnants. Des danseuses burlesques m'aident a recoller mes nippies qui ont déjà lâchés, l'on me referme mon corset correctement. L'atmosphère est détendue, tout le monde se connait. Je me sens un peu bête parmi tous ces inconnus et tente de faire bonne figure. Je suis X de près, pas encore complètement à l'aise, alors que nous redescendons sur la piste.



Les gens sont avenants, sans effort je commence rapidement quelques conversations. X me présente à ses connaissances. Il semble faire la bise à tout le monde, certains lui sautent dans les bras. Nous saluons les arrivants un par un tandis que la piste se densifie. Mais je ne danse pas vraiment. Je ne suis pas compliquée niveau musique mais celle ci n'est pas ma préférée. Je m'amuse, j'admire, et je fais attention aux photographes officiels qui opèrent afin de ne pas me retrouver sur leur pellicule. Les sens en éveil, je profite de l'atmosphère. Je trouve l'endroit beaucoup plus tolérant que les clubs, les gens plus ouverts. Ici on ne vient pas pour coquiner, l'on vient pour jouer, pour danser, pour se montrer, pour rencontrer, pour découvrir, pour regarder, ce qui je trouve facilite la prise de contact.

Bientôt je rencontre ces gens dont j'ai entendu parler récemment, des amis plus proches de X. Des "personnalités" même du monde fetish, comme Bob, de Ropemark, que X invite à venir me "bondager" lors d'un prochain cours à The School, un honneur, lui qui donne ses cours de Shibari jusqu'au Japon ! J'alterne entre boissons fraîches et alcool. J'admets que je suis un peu tendue et qu'un peu de liqueur me permet de mieux me laisser aller. Je reste raisonnable cependant, seulement trois verres d'alcool durant la soirée.

C'est alors le moment pour les spectacles de commencer. L'écran se lève, les rideaux tombent, les photographes officiels se rassemblent près du podium et le présentateur fait son entrée. Accoudée sur le podium, j'ai une vue imprenable sur les artistes qui font alors leur apparition. Tigresses, revenants, infirmières, cannibales, la mise en scène est magnifique. Le spectacle est terriblement sexuel tout en restant amusant. Les chorégraphies s'enchainent ainsi que les démonstrations BDSM impressionnantes. La scène de suspension me laisse sans voix. J'observe une jeune femme soulevée dans les airs au bout de quatre cordes accrochées dans son dos par des crochets. La douleur ne semble pas jouée. Lorsqu'elle est redescendue au sol, allongée à 3m de mon visage, je peux distinguer les crochets plantés dans la chair de son dos. Je cherche le maquillage, le "truc" en vain. Les gouttes de sang qui s'échappent sont bien réelles. X passe son doigt sous mon menton pour refermer ma bouche grande ouverte.


Et puis, les choses s'accélèrent, ou plutôt, je perds la notion du temps. Nous regardons la fin du spectacle de bondage de Ropemark, je retrouve des connaissances de X, l'on m'offre une sucette zombie. Je joue à la jeune fille innocente en léchant le bonbon et en regardant coquinement mes compagnons.

"Demande-lui de te fesser" m'ordonne alors X en m'attrapant par mon collier.

La personne avec qui je discute donne des leçons de fessée et autres plaisirs bdsm pour les gens désireux d'apprendre et maîtrise donc la technique à la perfection. Je fais ma timide, histoire que X me force la main. Je n'ai échangé que quelques mots avec cette personne que m'avance alors et lui chuchote à l'oreille (autant qu'on peut chuchoter sur une piste de danse), s'il veut bien me fesser. Il ne se fait pas prier, et après m'avoir installé en position, je soulève ma jupe et il fait rougir mes fesses doucement. Ses coups sont d'abord tendres et mesurés. Je lui souris en continuant de lécher ma sucette l'air innocente. La puissance monte régulièrement jusqu'à ce que je lâche un soupir de douleur. Il comprend et garde le rythme tout en passant un bras sous mon ventre pour me tenir contre lui. Je ne veux pas me plaindre à la première douleur, je veux que X puisse être fier de moi. Je ne veux pas passer pour la débutante que je suis, et je serre les dents à chaque coup un peu plus fort en demandant d'un regard de continuer. Puis je le remercie. Les fesses bien chaudes, le sexe trempé, je remet ma jupe l'air de rien. Nous plaisantons ensemble un instant en échangeant quelques banalités, avant de changer encore une fois de piste de danse.

[...]

X m'ordonne de monter à l'étage. Plusieurs fois déjà nous avons passés quelques instants dans la darkroom pour observer les jeux de plusieurs couples. Pas de sexe, ou si peu mais ces jeux sont excitants. Les hommes observent, certains se masturbent discrètement. Ils gardent la distance et j'admire leur tenue en pensant aux complaintes que j'ai pu lire à propos des hommes seuls en club libertin. Mais nous ne sommes pas en club libertin.

Accoudée sur la barrière en mezzanine, X me fesse. Les gens s'arrêtent alors et observent. Il frappe, doucement, puis plus fort. Plus fort, je demande, encore plus fort, encore...! A voix haute, je compte les coups, je le remercie, je soupire de plaisir. Ce jeu m'a excité, et je réclame son sexe en bouche. A genoux, je défais alors son pantalon pour sucer mon maitre. Je sens son sexe grossir en moi. A notre droite, le swing se libère et l'on s'y déplace. Les hommes nous suivent, et je continue de sucer mon maitre avec ardeur. Je veux qu'il me prenne, qu'il calme la chaleur qui s'est installé dans mes entrailles... Enfin il m'ordonne de m'allonger dans le swing, je m'exécute. Je sens alors ses doigts entrer en moi, je me meurs de plaisir. Le swing est parfait et se balance au rythme des coups. Les hommes regardent, j'ai du mal à me concentrer, mais je me laisse aller...

Mon maitre me doigte avec force et agilité. Sous ses doigts je me sens partir. Je coince mes talons dans les chaines du swing mais ma tête bascule à l'arrière. C'est tellement bon, et cela semble infini. Je ne jouirais pas, je le sais, je ne peux pas ici. Et X le sais aussi. Je suis bien, je profite simplement, et je n'ai pas peur qu'X trouve ça trop long. Les yeux mi-clos, je suis ailleurs. La musique me transporte, je n'entends plus rien si ce n'est que ce rythme enivrant, je ne vois plus rien si ce n'est que le visage de X me souriant avec cet air délicieusement pervers. Ses doigts appuient avec vigueur en moi, je ne sens plus que ça...
Soudain, une chaleur envahie le bas de mes reins, et c'est tout mon sexe qui me semble alors se réchauffer. Je n'ai pas le temps de réaliser ce qu'il se passe quand je sens couler le long de mes lèvres un léger liquide chaud... aurais-je... éjaculé ?

[..]

Les mots crus volent, je réponds dans un soupir satisfait, les jambes ballantes le long du swing, je reprend doucement conscience de mon environnement. Combien de temps avons nous passé ici? Aucune idée, mais en redescendant, la piste s'est bien vidée. Nous retrouvons des amis de X au bar et prenons un verre ensemble. Je tiens à peine sur mes jambes, la tête encore dans les étoiles, Monsieur me sourit en disant que cela est beau à voir.

Je crois que c'est alors elle qui a commencé. Puis-je te fesser, me demandait-elle gentillement? Sans hésiter, j'offrais de nouveau mon postérieure aux des mains expertes. Penchée, dos au bar, je sens alors les fines mains de la demoiselle s'abattre sur ma chair. Elle claque plus bas, plus sèchement, la douleur est plus aiguë mais tout aussi excitante. Je sens qu'elle ne joue pas sur la puissance mais sur la précision. Les claques se multiplient, rapides, précises, mais je tiens le coup. X prend alors le relai. Autour de nous, je sens qu'on nous observe discrètement. Les gens sourient. Elle passe alors un bras autour de moi sur lequel je peux me reposer. Jambes écartées, debout devant la piste de danse, je reçois les claques sans broncher. Puis c'est lui qui vient m'aider à supporter la fessée. Je danse sur mes jambes à chaque coup avant de me remettre en position. Pendue aux bras de elle et lui, je me sens bien. Offerte ainsi à ces trois personnes, la tête encore engourdie des plaisirs que je venais de vivre, je savoure les claques de X qui s'abattent sur mes fesses...

[...]

Nous sommes assis tous les quatre à une table devant la piste vide. Je suis vidée, les yeux perdus à l'horizon, un peu avachie sur X, les genoux contre Monsieur, je dois sourire d'un air niais tandis que chacun échange quelques mots entre plusieurs silences que la musique, trop forte, remplie parfaitement. Sur le moment je n'ai pas compris que l'on aurait pu rentrer avec eux pour une séance de jeu plus approfondie tout ensemble. Échangistes, eux aussi, ils étaient visiblement prêt à aller plus loin avec nous. Mais j'étais ailleurs, et surtout, je n'étais pas avec Kees. Tant pis...


Cinq heures du matin, nous nous levons de notre table pour se diriger vers les vestiaires, tout comme la plupart des personnes encore présentes. Nous reprenons alors la route vers le sud et profitons du trajet pour débriefer la soirée. Je suis enchantée, fascinée, fatiguée, endolorie, heureuse, endormie. X est plutôt fier de moi, content que j'ai apprécié la soirée. En finissant le trajet, suçant tranquillement mon Maître qui conduisait, nous nous sommes arrêtés sur le bas coté. Porte ouverte, a quatre pattes sur le siège avant, X debout derrière moi, je profite une dernière fois de son sexe dans mes entrailles avant de rentrer à la maison pour me blottir dans les bras de mon amour, curieux d'entendre le récit de la soirée...

1 commentaires:

Anonyme 17 avril 2014 à 17:56  

Très belle écriture, pleine de charme et d'ellipses narratives qui ne font qu'augmenter le plaisir de vous lire... Tout se passe comme si l'élégance de la musique baroque venait se glisser entre vos mots.
Bravo.

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