Sexe et sentiments

>> 11 juin 2014

Nous sommes libres. Libres de penser. Libres de renier les normes infondées de notre société. Nous ne retiendrons que le meilleur. Respect, confiance, amour, tolérance.
 

La mode hippy des années 70 est pourtant dépassée. On se bat toujours pour liberté de la femme, et si le porno n’est plus tabou, notre société pourtant ne devient pourtant que de plus en plus individualiste. Que reste-t-il de ces beaux principes qui avaient pourtant marqué le monde à leur époque ? Peace & love, liberté sexuelle et sentimentale, polyamour… Le mot est lâché…

Kees et moi réfléchissons de temps en temps à nos principes, nos valeurs, notre morale. Nous avons suivi la voie du libertinage de façon assez naturelle. L’on avait envie d’essayer, l’on ne voyait pas de problème à avoir plusieurs partenaires sexuels pourvu que l’on le fasse ensemble. Ensemble ? Pourquoi ensemble ?

Je répondais alors, car c’est une expérience que l’on partage à deux, car c’est ensemble que nous prenons du plaisir, car c’est quelque chose d’important que l’on doit vivre à deux. Kees me disait alors, que finalement ce n’était qu’une autre norme qu’on avait décidé de ne pas franchir, mais que rationnellement il ne voyait pas pourquoi.  Nous avons toujours eu comme principe de base pour notre couple de pouvoir tout nous dire et être honnête ensemble. Pas de petit secrets, qui deviennent trop souvent gros, tout simplement car cela nous semble la seule façon de garder notre couple stable. Nous nous connaissons sur le bout des doigts et nous évoluons ensemble, pour ne pas se perdre de vue. Sortir chacun séparément ne devrait pas être un problème pourvu que chacun soit au courant. Pourtant, nous n’avons jamais fais sauter cette limite, par peur entre autre que cela découle en relation amoureuse, ce qui se contrôle mal, et cela nous semblait dangereux.

Pourquoi ? Car notre conception actuelle de l’amour nous le voyons comme exclusif, peur que l’un chasserait l’autre... Nous partageons le sexe, comme un jeu, mais l’amour c’est entre nous. Mais n’avions-nous pas ici tout faux ?

Tout comme l’on peut avoir plusieurs amis, aimer ses enfants autant les uns que les autres, ses parents, ses frères et sœurs, aimer plusieurs musiques, plats, couleurs… Pourquoi ne pourrait-on avoir qu’un seul "lover" ?


On a lu plusieurs témoignages ici et là, impressionnés, déboussolés, nous avons conclus que le polyamour était bien beau mais trop compliqué à gérer. Si Kees disait pourquoi pas, je me butais à refuser de sauter ce pas, par peur d’y perdre notre couple.

Et puis ça m’est tombé dessus comme ça, sans prévenir. Il avait 15ans de plus que moi. Libertin, célibataire, et pas vraiment mon type et pourtant notre partenaire de notre premier trio masculin. Oui je parle bien de X.

Adorable, respectueux et aussi bavard que moi, nous nous découvrons de nombreuses passions communes comme la photographie et la nouvelle technologie mais bien sûr le BDSM. Par des concours de circonstances amusantes, il se trouve que je fréquente en vertical X et que l’on discute presque tous les soirs des heures durant. Tant et si bien qu’en peu de temps nous avons l'impression de nous connaitre sur le bout des doigts. Kees à qui je raconte tout me sent glisser. Ne serais-je pas amoureuse ?

S'en suit cette épisode: Tension et aveux - qui je le pensais avait mis un terme à ce béguin naissant et mis les choses au clair. Et pourtant, quelques mois plus tard...

***

Il est tard, j’ai un peu bu, car je n'ai pas à conduire. Je dors chez X après cette soirée verticale. Kees est d’accord « tant qu’on ne fait que dormir ».  Facile à dire sachant que nous sommes aussi partenaires BDSM. La limite est tellement fine. Je dis à X que je trouve cette situation extrêmement difficile et excitante. Il rit en me promettant de me rendre cette soirée encore plus compliquée.

[…]

 Je suis nue dans son lit. Mais il connait nos limites et je lui fais confiance. Je gesticule de désespoir, maudissant le fait que Kees ne puisse pas nous rejoindre ce soir et tentant de calmer la chaleur qui enflamme le bas de mon ventre. Je sens le sexe de X en érection qui me nargue contre mes fesses.
« Non, nous respectons Kees, on ne fera rien Mel ‘Ody ».

Oui, bien sûr, je ne veux rien faire, rien faire que je ne pourrais raconter sans avoir honte et trahir la confiance de Kees. Je me bats contre mes pulsions et X joue avec mes limites en me racontant des histoires on ne peut plus chaudes, me comptant ce qui m’attendra lors de notre prochain trio ou séance BDSM. Le supplice me semble durer toute la nuit, jusqu’au petit matin où je me réveille épuisée et tout aussi excitée, frustrée mais fière de ne pas avoir craquée. Après un petit déjeuner ensemble, des crêpes faites maison, je reprends ma voiture vers mon stage. Je suis déboussolée, toute retournée, fatiguée : quelle soirée....

Je devrais attendre le soir pour retrouver Kees à la maison et tout lui raconter. Il est très étonné, et heureux, d’apprendre que l’on n’ait pas craqué, alors que lui-même pensait que l’on aurait dérapé. Il s’amuse de mon récit, comprenant le supplice que j’ai du subir. Il comprend mes sentiments. Et cela me soulage alors; je me sens heureuse.



Nous nous le sommes dit, on s’aime. On s’aime en tant qu’ami, en tant qu’amant. J'aime Kees plus que tout, l'homme avec qui je veux finir la vie. C’est donc possible. J’ai du mal à y croire mais je suis pourtant face au fait. J’aime deux hommes. Différemment mais pourtant c’est bien de l’amour. Ils sont tous les deux heureux de ce fait et nos règles du jeu sont claires et respectées…

Libertinage et polyamour, une suite logique ? Partager sexe et tendresse, passions et fantasmes, à deux, à trois, à plus, l’amour inclusif, pourquoi pas ?

***

Nota bene, vu que cet article a été écrit il y a plus de deux ans et que les choses ont beaucoup évoluées. 

Pourquoi pas... Oui. Ca aurait pu marcher, vraiment, j'y crois encore. Mais c'est peut être oublier que le polyamour a aussi des inconvénients, que si l'amour n'est pas infini, le temps, lui, l'est. Ca et tant de choses que j'expliquerai dans un billet plus tard...

4 commentaires:

Unknown 14 juin 2014 à 10:24  

Tout ne serait-il donc pas aussi simple que sur « les fesses de la crémière » ? J’espère lire la suite de votre évolution avant 6 mois…

Mel' Ody 14 juin 2014 à 11:38  

Parlez-vous du blog en l’occurrence ? :-) Je dirais que c'est simple et compliqué à la fois. Simple car les principes au fond, ne sont pas difficile à suivre et plutôt naturel, compliqué car nous sommes formatés dans une société monogame et que tout le monde ne trouve pas ce genre de relations normales. Ca et le fait qu'une relation libre n'empêche pas les gens de changer...

Et oui j'essaye de me remettre à l'écriture, entre contraintes de temps et motivation basse dût à une perte de lecteurs à cause de mes pauses, pas facile, mais je veux au moins remonter jusque septembre 2012, et ensuite enchainer sur d'autres styles d'articles. (Là les textes remontent jusque septembre 2011 environs).

Unknown 14 juin 2014 à 23:59  

Oui, je parlais du blog. Si vous êtes crémière de profession, je vous prie de m’excuser pour le quiproquo. La perte du lectorat, je connais et je compatis, mais tenez bon, certains lecteurs reviennent et d’autres découvrent. J’attends donc la suite de votre histoire de couple libertin, si votre couple a surmonté l’épreuve du temps…

lea&leo 1 septembre 2014 à 11:45  

mel tes lecteurs sont encore là! ils t'attendent en repassant de temps en temps dans l'espoir de te lire de nouveau! continue!

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